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La terre est ronde!

                                           Carte du monde de Ptolémée datant du XVe siècle, 
                                            codex de Nicolaus Germanus - Biblioteki Narodowej




Peut-on trouver une preuve de la spherité de la terre dans la Torah ? 


Isaïe (40, 22) : “C’est Lui qui siège au dessus du globe de la terre”.


Talmud de Jérusalem traité Avoda Zara, ch. 3, page 42, colonne 3 : “Car le monde a la forme d’une balle”, en hébreu : ” Ché-ha-olam assouy ké-kadour “. Encore aujourd’hui en hébreu moderne, le mot balle se dit kadour.



Midrach Bamidbar rabbaparachat Nasso, ch. 13 alinéa 14 dit très clairement que la terre est ronde comme une balle : un des ustensiles du temple s’appelait mizrak, il était fait d’argent et le Midrach dit qu’il symbolisait le monde ché hou assouy ké-kadour - qui a la forme d’une balle”. Même terminologie que dans la source susmentionnée. Cette notion réapparaît plusieurs fois dans le même alinéa ainsi que dans l’alinéa 17 du même chapitre. Le Midrach Raba : Nasso a été rédigé au troisième siècle !
« Voici ce qui est dit dans le livre des Mystères suprêmes. De nombreuses roues tournent autour de corps formés d’atomes agrégés. Certains de ces corps sont mobiles ; d’autres sont fixes. La rotation de ces roues a commencé dès le jour où la terre a été un agrégat d’atomes. Ces roues font tourner la terre en cercle et autour d’elle-même. » (Zohar II-235b)



Le Zohar (Vayikra page 10) (paragraphe 141 et 142 dans l'édition du Soulam) rédigé il y a environ 2000 ans, dit:
(traduction libre- texte original en araméen)


Tout le "Yichouv" (le monde et ses occupants) roule/tourne comme un ballon, ceux la (certains) sont en bas et ceux la (certains) sont en haut, et toutes ces créatures (résidant dans les differentes parties du globe) sont différentes dans leur aspect à cause du changement de climat..., et ils se tiennent debout/ existent comme les autres hommes. Et il y a un endroit dans le monde, (où) lorsqu'il fait jour pour ceux la, il fait nuit pour ceux la, (d'autres). Pour ceux la, il fait jour, pour ceux la (d'autres) il fait nuit. Et il y a un endroit où il fait constemment jour et il ne fait nuit qu'un court moment... et ce secret a été transmis aux maîtres de la sagesse (sages de la Torah) ...


Jacques Kohn
Il existe d’autres éléments à l’appui de la thèse selon laquelle nos sources traditionnelles savaient que la terre est ronde : 


« Pourquoi les deux tribus de Yissakhar et de Zevouloun, dans le chapitre consacré à l’inauguration du Tabernacle ( Bamidbar 7, 1 à 89), font-elles suite à celle de Juda dans l’ordre dans lequel ont été présentées les offrandes des princes ?
Parce que la première offrande était constituée par un plat d’argent ( qa‘arath késèf ), symbole de la mer qui ressemble à un plat et qui est le domaine de Zevouloun (Berèchith 49, 13 : “Zevouloun sur le littoral des mers demeurera…”), et par un bol ( mizraq ), symbole de la terre qui est faite comme un ballon ( kadour ) et qui est le domaine de Yissakhar ( Berèchith 49, 15 : “Il a vu que le repos est bon…” – Rachi : Il a vu que son territoire est une terre bénie…) ( Bamidbar rabba Bamidbar 13, 14)
Le Zohar ( Wayiqra 10a) contient également une allusion à la rotondité de la terre.


Job 26, 7 “Il suspend la terre sur le néant”

Rachi (env. 1040 -  1105), le principal commentateur de la Bible ajoute : Belima,(vide, rien) cela signifie qu’il n’y a rien car ils tiennent dans l’air (l’air faisant ici référence à l’espace vide).



Quelle  description de la réalité astronomique  étonnante pour l’époque !




                                                           Et la Terre devint ronde…

                                                               telerama

Pendant des millénaires, l'homme a scruté l'infinie profondeur des cieux pour y chercher d'improbables divinités. Une plongée comparatiste dans les cosmogonies de la planète (théories expliquant la formation de l'Univers) est un commerce réjouissant, car il témoigne de l'« hénaurmité » de l'imagination humaine quand il s'agit de fantasmer sur ses origines.
Entre la lance d'un couple de joyeuses divinitéstouillant le limon en suspension dans le néant pour faire naître un chapelet d'îles (mythologie japonaise), la bagarre titanesque de géants se balançant des cailloux gros comme des archipels (mythologie grecque), voire un monde créé en sept jours chrono par l'omnipotence d'une divinité pressée (mythologie judéo-chrétienne), les explications n'ont jamais manqué, même les plus farfelues, au point qu'on pourrait se demander avec l'historien Paul Veyne  si les êtres humains ont cru à tous ces mythes et fariboles. Mais si, justement, ils y ont cru et la grande majorité continue d'y croire ! Du moins, jusqu'à ce que des explications plus satisfaisantes – et plus raisonnables – leur aient été opposées.



C'est quelque part dans la Grèce antique qu'eurent lieu
les premières tentatives vraiment “scientifiques”
pour faire sortir l'humanité de la gangue
des religions - et des illusions.
Si géographes, mathématiciens, géomètres et astronomes mésopotamiens, indiens et chinois se sont depuis longtemps livrés à quelques observations précises et à des descriptions minutieuses de la Terre et du ciel, c'est quelque part dans la Grèce antique qu'a émergé l'idée même de la rationalité et qu'eurent lieu les premières tentatives vraiment « scientifiques » pour décrire le monde et faire sortir l'humanité de la gangue des religions - et des illusions.
C'est ainsi, par exemple, qu'au IIIe siècle avant Jésus-Christ un Grec d'Alexandrie nommé Eratosthène (vers 284 - vers 192 av. J.-C.) put prouver la rotondité de la Terre et même calculer sa mesure (relativement) exacte. Se trouvant comme à son habitude au fond d'un puits – lieu privilégié pour observer le ciel – dans la ville de Syène (près de l'actuelle Assouan), il constate qu'à midi, le jour du solstice d'été, les rayons du soleil tombent pile à la verticale : l'année suivante, à quelques centaines de kilomètres de là, à Alexandrie, il observe que ces mêmes rayons tombent à la même heure de façon plus oblique, selon un angle mesuré en cinquantièmes de « tour » (on ne parlait pas encore de degré ; et un cercle, à l'époque, faisait cinquante tours). Connaissant la distance entre les deux villes (5 000 stades, un stade égyptien valant un peu plus de 157 de nos mètres), il peut donc affirmer et prouver que la Terre est sûrement ronde et que sa circonférence est donc de 50 fois 5 000 stades, donc 250 000 stades, c'est-à-dire un peu plus de 39 250 kilomètres, ce qui est quasiment la bonne taille (40 000 kilomètres) !
Mais c'est à l'astronome, mathématicien et géographe grec d'Alexandrie Claude Ptolémée (vers 100 - vers 170) que l'on doit la première vraie représentation de la Terre et du ciel. De son vrai nom Claudios Ptolémaios (à ne pas confondre avec la flopée de Ptolémée, dynastie de quinze souverains macédoniens ayant régné en Egypte trois siècles avant Jésus-Christ), il est l'auteur de deux traités scientifiques d'une importance capitale. Le premier, une Géographie (de deux mots grecs : , la terre, et graphein, écrire), décrit l'ensemble du monde connu, de l'Europe occidentale à l'Inde et du nord de l'Allemagne actuelle au désert africain. Les latitudes (axe Nord-Sud) sont relativement exactes, mais les longitudes (qui ne seront pas précisément calculables avant notre XVIIIe siècle) sont assez fantaisistes, avec une Inde démesurément large et une île de Ceylan placée n'importe comment.



Ptolémée expose un système complet dit “géocentrique”
et décrit tous les mouvements des astres connus,
des planètes, du Soleil et des
autres étoiles visibles.
Mais c'est surtout pour son traité d'astronomie connu sous le nom d'Almagesteque Ptolémée est resté dans l'histoire. Dans cet ouvrage capital, le premier du genre, il effectue une impressionnante synthèse de tous les savoirs de son époque. Il expose un système complet dit « géocentrique » (la Terre au centre du monde) et décrit tous les mouvements des astres connus, des planètes, du Soleil et des autres étoiles visibles, dont il porte le nombre à 1 022. Pour lui, l'Univers est plutôt de taille réduite et résolument divisé en deux : le « monde sublunaire », pour reprendre la terminologie d'Aristote (dans sa Physique) qui fera longtemps autorité, c'est-à-dire notre planète Terre, soumise « à la génération et à la corruption » (à la production et au changement) ; et la « sphère des fixes », le ciel immobile et immuable, devant lequel défilent les astres, étagés selon cet ordre : la Lune, Mercure, Venus, le Soleil, Mars, Jupiter et Saturne.
Les différentes phases de la Lune et le ballet des planètes semblent tellement bien réglés et tellement parfaits, traduisez parfaitement circulaires et totalement uniformes, qu'il est tenté d'y voir l'intervention des dieux. Bien sûr, le mouvement réel des planètes est beaucoup plus complexe (elliptique) que le regard ne pouvait le supposer. Ptolémée se vit donc contraint d'opérer quelques ajustements de son cru, çà et là, de « corriger » les trajectoires à grand renfort de « point équant » (point à partir duquel la vitesse de rotation des planètes pouvait apparaître comme uniforme) ou d'« épicycle », des mouvements parasites en forme de cercles que les planètes feraient sur elles-mêmes pour ralentir leur cours décidément capricieux. N'empêche : concordant avec les observations et avec le sens commun, ce système fut reconnu dans toute l'Europe et jusqu'au fin fond du monde arabe pendant... presque quatorze siècles ! Jusqu'à ce qu'un certain Copernic vienne bouleverser ce bel agencement et l'élégance de ce monde clos.

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